04/11/2018
Le voyage annuel de Mécènes du sud Montpellier-Sète a amené cette année nos mécènes en Italie à la découverte de deux grandes villes de la création contemporaine : Milan et Turin. À travers de nombreuses fondations, centres d’art, galeries et musées, nous avons pu porter un regard sur la scène italienne et son incroyable dynamisme.
La première étape de notre parcours nous a arrêté pendant une journée à Milan, véritable place forte de la mode et du design. Nous avons donc d’abord découvert les travaux d’Haegue Yang et d’Achille Castiglioni, ainsi qu’une exposition sur l’histoire du design italien dans le cadre de la Triennale de Milan, puis nous nous sommes penchés sur l’art conceptuel et le travail d’un de ses plus grands représentants, Giulio Paolini, exposé à la Fondazione Carriero. Enfin, nous avons terminé notre journée milanaise avec la visite de la fameuse Fondation Prada et de son magnifique bâtiment, mais dont la collection, certes spectaculaire, nous a laissée sur notre fin.
Le lendemain, nous avons gagné Turin en pleine effervescence culturelle dont le point d’orgue était la foire Artissima, que nous nous sommes empressés de rejoindre. Au fil des allées, nous avons parcouru trois des sections de la foire réunissant à la fois art du passé, du présent et du futur. Entre marché international et expérimentations, il y en avait pour tous les goûts !
Nous avons ensuite pu rencontrer l’artiste Elisa Sighicelli qui nous a accueilli dans son atelier. Elle nous a parlé de son travail photographique d’une grande finesse, interrogeant le rapport entre sujet et médium.
Pour finir cette première journée turinoise, nous nous sommes rendus à la Fondazione Merz, créée en l’honneur de ce grand représentant de l’arte povera. La fondation accueillait alors une exposition de Petrit Halijaj, un artiste originaire du Kosovo. Celle-ci dépeignait un projet d’envergure s’articulant autour d’une performance réalisée en juin dernier dans la ville où l’artiste a grandi. Finalement, à Turin, nous pouvions déambuler entre les différents accessoires de cette performance pour finalement découvrir une video de cette dernière. Véritable tentative de dépassement de la violence dans le contexte culturel kosovar, cette exposition nous transmis avec force son message d’espoir.
Nous avons entamé la journée suivante avec la visite de la remarquable Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, et nous avons eu la chance d’être accueillis par sa présidente, tout aussi remarquable, Patrizia Sandretto. Celle-ci, avec toute son élégance et sa pertinence (qui ont fait chavirer nombre de nos mécènes !), nous a exposé l’ampleur de son travail et de son projet pour ensuite nous inviter à découvrir les quatre expositions de quatre artistes femmes accueillies par la fondation. Les travaux d’envergure de Lynette Yiadom-Boakye, de Monster Chetwynd, d’André Ursula et de Rachel Rose témoignent tous de la bienveillance de la fondation pour les artistes qu’elle soutient.
Après un saut au Museo Ettora Fico, nous nous avons poursuivi avec l’OGR - Officine Grandi Riparazioni. Ces anciennes usines de réparation ferroviaire mettent désormais leur architecture impressionnante à la disposition de l’art en accueillant des expositions. Nous nous sommes alors plongés dans l’univers déroutant « à la Lovecraft » de Mike Nelson, pour ensuite visiter Artissima Sound, dernière section de la foire du même nom, dédiée aux œuvres sonores.
Nous avons poursuivi notre marathon artistique avec la foire DAMA. Cette dernière, dédiée aux galeries émergentes, se tenait dans un palais turinois et mettait en scène les travaux de différents artistes en dialogue avec cette architecture typiquement italienne. À cette occasion, Arlène Berceliot Courtin et Thibault Vanco, qui conduisent le projet Furiosa à Monaco, nous ont présenté l’œuvre qu’ils ont produite pour la foire, pour ensuite nous faire déambuler dans les différents salons du palazzo et y découvrir les œuvres installées, offrant un panorama pointu de la création actuelle.
Pour terminer ce riche voyage, nous nous sommes rendus, le lendemain, à l’incroyable Castello di Rivoli. Ce musée d’envergure abrite une collection d’art contemporain d’exception dont les oeuvres dialoguent encore une fois avec l’architecture médiévale de l’ancienne résidence de la famille de Savoie. Après avoir admiré les somptueux travaux de Sol Lewitt, Giuseppe Penone, Claes Oldenburg ou encore Ai Wei Wei, nous avons visité les trois expositions temporaires présentées au château : Everything Might Spill de Cally Spooner, The City of Broken Windows d’Hilo Steyerl, et The Rebellion of the Dead de Nalini Malani.
Nous avons ainsi terminé notre excursion italienne, la rétine imprimée d’un nombre incroyable de découvertes artistiques, le cœur rempli de jolis souvenirs, et le ventre bien rempli!
Copyright photographies Xavier Chabrol